Dans la haute vallée de Salindrenque, au col du Mercou (Soudorgues), démarre l'un des plus beaux itinéraires pédestre des Cévennes, qui rejoint le Mont Aigoual en passant par le col de l'Asclier (en haut à gauche) et Bonpérier (à droite) autrefois chemin de Lasalle à Valleraugue. C'est aussi une "draille" aujourd'hui empruntée par le GR 61. Le GR 67 (Tour des Cévennes) suit également une "draille" qui passe dans un lieu remarquable : le "Camp barrat" (en bas à gauche) qui servait autrefois de "triadou" pour répartir les différents troupeaux sur les drailles secondaires, et éventuellement de marché quand l'occasion se présentait pour les bergers et les muletiers ou colporteurs de s'y rencontrer. Le col des Fosses (à droite) héberge un menhir... et une "fosse" à loups (dit-on).
Dans son ouvrage "La Salindrenque, un petit canton cévenol" écrit en 1901 (ré-édité par Lacour en 1989) Arthur de Cazenove évoque les "chemins de renards" qui pré-existaient au grand ré-aménagement entrepris à partir de 1684 par l'Intendant du Languedoc pour faire circuler les troupes royales (juste avant la Guerre des Camisards) mais aussi les marchandises, notamment les "draps" (tissus) de laine. C'est l'occasion de retrouver déjà toutes les routes actuelles :
(Extraits des registres de l'abbé Dulaurens qu'Arthur de Cazenove a consulté pour écrire son ouvrage)
La réfection des chemins de la Salindrenque parait avoir été entièrement terminée avant la fin du XVIIe siècle et les dépenses partagées entre Anduze, Quissac, Sauve, Lasalle, Thoiras, Saint-Jean, Barre et Florac pour la somme de 10 000 livres à payer pour la " réparation à faire du chemin de Mende à Anduze.
Pourquoi cette importance données aux chemins et routes ? Parce qu'ils sont l'illustration de l'ouverture ancienne des Cévennes dans le cadre du système agro-pastoral (drailles), le transport des produits manufacturés, les échanges commerciaux (foires, marchés, colportage, exportation des produits), et les émigrations ou immigrations qui ont commencé très tôt dans l'histoire.
Les deux principales industries : celle des "draps de laine" et celle de la verrerie, déclineront en même temps au XVIIIe siècle mais elles sont remplacées par la soie. Elles auront été, jusque là, un apport fondamental à l'économie locale : " La Salindrenque n'a pas assez de terres cultivables pour exploiter en grand les céréales ou les vignes. Les facilités que la région présente, au contraire, pour l'élevage des moutons, ont fait de l'industrie des draps, l'industrie la plus habituelle du pays (A. de Cazenove). Avec la concurrence des " draps " de coton " la laine, et surtout celle dans laquelle on même de l'huile pour la rendre plus souple, est naturellement fort sale. Le coton n'a pas ce défaut : on a préféré celui-ci" (1783, Le Blanc, inspecteur général, Archives de l'Hérault).
Pour découvrir la vallée de Salendrinque quantité d'itinéraires de randonnées existent : voir la carte des GR (Fédération française de randonnée pédestre), celle des sentiers de découverte de la Communauté de communes Cévennes-Garrigue ou mieux encore la "Maison de la randonnée" à Thoiras. Les topoguides y sont en vente ainsi que dans les Offices du tourisme.