Les Cévennes dans le patrimoine mondial de l'Unesco

Qu'est-ce que l'agropastoralisme ?

L'agro-pastoralisme repose sur un système d’élevage qui utilise en grande partie les ressources végétales spontanées pour le pâturage, de façon extensive (parcours extérieurs des animaux), soit sur l’exploi­tation même, soit dans le cadre de la transhumance (voir l'onglet "thèmes"). S'y ajoutent, dans les Cévennes, la production de fourrages pour les troupeaux et d'autres types de productions plus ou moins spécialisées qui couvrent toute une palette d'activités instransposables ailleurs "telles quelles", parce que directement issues du terroir :

  •  la culture des oignons en terrasses (AOP "Oignons doux des Cévennes"),
  •  la production et la transformation des châtaignes (AOP en cours),
  •  l'horticulture et le maraîchage,
  •  la conservation et la transformation des fruits (noix, noisettes, amandes, pommes, poires, raisins, cerises, framboises, cassis, mûres, gratte-culs, etc), 
  •  la production de fromages : vache, chèvre (AOC Pelardon), brebis et de charcuteries,
  •  l'apiculture et ses dérivés sucrés (pâtisseries au miel),
  •  l'exploitation de la ressource en bois (chauffage, piquets).

Au delà des produits, il faut prendre compte aussi l'entretien de l'espace :

  •  pour le cadre de vie et le tourisme, y compris les "équipements" hérités du passé tels que les terrasses de cultures, les aménagements hydrauliques (païssières, tancats, chaussées, béals...), les chemins muletiers, sentiers et "calades" (sentiers empierrés), les murettes, les clèdes (séchoirs à châtaignes), moulins, abris, bergeries, sources etc dont l'entretien est souhaitable, au moins dans un périmètre raisonnable autour des villages, des voies de circulation et des itinéraires de randonnées,
  •  l'entretien du patrimoine architectural traditionnel (mas, hameaux, villages) pour sa valeur historique et la "leçon de choses" qu'il donne aux bâtisseurs contemporains quant à son adaptation au relief, au climat, aux usages, et son respect de la "juste mesure" (proportions, volumes) qui marquent tous ensemble le caractère intrinsèque du paysage cévenol.

Sur quoi repose le classement par l'UNESCO

Le territoire classé par l'UNESCO (cf. carte) s'étend du Causse du Larzac au mont Lozère, incluant une partie des Cévennes. Le classement ne concerne pas tous les aspects du territoire mais uniquement son caractère  de "culture vivante  agro-pastorale méditerranéenne". Nous nous intéressons ici uniquement à la partie "cévenole"  du territoire classé et à son histoire.

 

L'histoire

Le dossier qui justifie le classement fait l'inventaire des « attributs majeurs de l'agro-pastoralime » et insiste sur sa longue histoire  :

  • Du Xe au XVe siècle le paysage des terrasses (seigle, vigne, légumes secs), des châtaigneraies, des terres de parcours pour les troupeaux transhumants, des mas, hameaux et villages, se met en place (sous une configuration qui durera jusqu'à l'époque moderne) avec des dépendances de prieurés bénédictins ou cisterciens comme ceux d'Aniane (Saint-Brès, Salindres, St Pierre de La Salle), Psalmody (Tornac, Vabres), Cendrars, Sauve (voir la carte).
  • L'essort démographique du XVIe siècle renforce cette emprise de l'homme sur le territoire mais s'appuie surtout sur l'artisanat textile à base de laine,  la tannerie des peaux, la teinturerie et le commerce qui se déploient dans les petites villes proches des rivières qui fournissent l'énergie et l'eau ("La laine suinte l'hérésie" écrira André Chamson pour souligner l'importance de l'activité de fabriques de serges et de cadis dès les début de la Réforme, au XVIe siècle),
  • La sériciculture et l'industrie de la soie ouvrent un siècle de « prospérité » relative (1750-1850), avec les plantations de mûriers, la restauration de la châtaigneraie, l'amélioration de l'habitat,
  • Les mines, elles-mêmes, font l'objet d'un (court) paragraphe : elles participent sans doute de l'agro-pastoralisme dans la mesure où le mineur est aussi paysan !

 

Vient ensuite une autre époque, le siècle (1850-1970) de la déprise rurale, de la révolution industrielle et de la migration vers les villes. 

 

L'époque contemporaine

Récemment, une « renaissance » démographique est initiée par la démarche des « néo-ruraux » qui renouvelera la réflexion collective en la dynamisant à partir des années 1970. Aujourd'hui le mouvement se poursuit avec une augmentation, faible mais continue, des populations résidentes depuis les années 1980 et un soutien aux activités agro-pastorales par les politiques locales et européennes.

 

C'est l'Etat qui s'engage vis à vis de l'UNESCO

Le classement  n'est pas une muséïfication mais un "label de qualité" international désignant à la fois des composantes culturelles et naturelles, accompagné d'un engagement de l'Etat vis à vis de l'Unesco à maintenir les éléments qui l'ont justifié.

Au travers des « indicateurs » de suivi de l'état de conservation  :

  • nombre et répartition des activités agropastorales,
  • évolution des engagement financiers publics,
  • évolution de la fréquentation touristique,
  • indicateurs démographiques,
  • indicateurs d'état de la biodiversité et de maintien des caractéristiques paysagères,

 on mesure la complexité du système agropastoral contemporain (voir l'onglet "thèmes") et les valeurs humaines que ce classement met en relief.

 

C'est du suivi de ces indicateurs que dépendra le maintien, ou pas, des "Causses et Cévennes" dans le "patrimoine mondial de l'humanité". Ils doivent retenir l'attention des collectivités territoriales soucieuses de ne pas « laisser passer le train » du Patrimoine mondial : c'est  de leur capacité d'initiative et de conviction que dépendra en partie l'effectivité de l'action concertée (voir l'onglet : Politiques publiques locales).

 

 

Ambassadeurs du site Causses et Cévennes (inscrit par l'Unesco)

Ceci est un site géré par l'Association des Amis de la bibliothèque de Lasalle en Cévennes (Gard) dans le cadre de l'opération "Ambassadeurs des Causses et Cévennes dans le cadre du "bien" classé par l'Unesco, opération promue par le Comité départemental du tourisme du Gard. L'Association est composée uniquement de bénévoles et vit grâce aux cotisations versées par ses membres. Pour avoir une idée de ses activités consultez le site : Bibliothèque-Lasalle

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Découvrez le val de Salendrinque sous l'angle de l'agro-pastoralisme (Voir l'onglet "Thèmes/villages"), en voiture et à pied mais avec un regard aiguisé par la lecture de ce site qui ne comporte pas que des images !

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