Les Cévennes sont des paysages "contruits" à partir des éléments naturels (roche, eau, pentes, exposition...) : des siècles d'occupation de l'espace en ont profondément modifié les caractéristiques initiales pour les rendre plus favorables à l'économie domestique. Mais, à l'inverse, depuis la fin du XIXe siècle, le reflux démographique s'est accompagné d'un abandon des aménagements qui sont de moins en moins lisibles. Quand c'est encore possible - il faut avoir l'oeil exercé - on peut repérer essentiellement :
- les milliers de kilomètres de murs sur lesquels reposent des pièces de terre cultivables formant des terrasses qui portaient autrefois des jardins, des vergers, diverses cultures vivrières. Pour les conserver il faut évidemment les entretenir et les cultiver (voir le témoignage de Jacky Daumet).
- les aménagements hydrauliques pour se protéger des eaux de ruissellement ("trincats") en les canalisant, pour utiliser la terre charriée par les ruisseaux ("trancats") pour pour faire des réserves d'eau ("pessières") et les diriger en modulant leur volume dans des biefs ("bésau") soit vers les cultures pour les irriguer, soit pour les utiliser comme force motrice (moulins),
- les cheminements : depuis les "drailles" (cf. dans "Ecrits témoins" : Anne-Marie Brisebarre et Gérard Chapon) qui parcourent les crêtes jusqu'aux "voies stratégiques" qui constituent les "chemins royaux" destinés à faire circuler les armées pendant les périodes troublées, en passant par les sentiers qui vont de villlage en village et de "mas" en "mas" en formant un véritable réseau de relations (voir le thème "cheminements").
Les aménagements culminent évidemment avec l'architecture rurale (voir le thème "architecture") particulièrement intéressante à analyser.