V comme vocation

J'avais le goût de ce métier depuis tout jeune, c'était celui de mon grand-oncle du côté maternel. Mais mes parents voulaient quelque chose de plus sûr que l'élevage alors j'ai fait cinq ans de BTS hôtellerie à St Jean du Gard.

En 2001 il y avait encore un éleveur à Soudorgues avec des parcours très morcellés sur 12 propriétées. Il n'a pris sa retraite qu'en 2007 et à ce moment j'ai repris les terres... Les parcours vont jusqu'au mont Brion du côté du col du Mercou, au pont de Vallongue côté Vallée Borgne, et Lasalle côté Salendrinque : ils sont à cheval sur deux vallées.

J'ai 220 mères, pas plus : pour ne pas abîmer les parcours, les prés et surtout les bancels. Par exemple quand je passe à la ferme du col du Mercou avec le troupeau je fais très attention car il y a un bel ensemble de "bancels" (terrasses) encore bien en état. Je sors les bêtes de 11h à 16h : ça dépend de la saison. Fin mars le matin, puis de nouveau le soir. Le bélier est mis dans le troupeau au retour de la tranhumance. Maintenant c'est la période de l'agnelage : on ne sort pas les brebis qui ont des agneaux sinon on serait toujours à courir après. L'agnelage commence au retour de la transhumance et dure 1 mois, 1 ½ : jours et nuits surveiller pour aider si nécessaire, vérifier que les agneaux ne se mélangent pas et trouvent bien leur mère, les mettre à part pour adapter la ration.

Je garde une cinquantaine d'agnelles pour les engraisser dehors. Les agneaux eux ne sortent pas sinon ils perdraient du poids : aussi il faut faire deux troupeaux : l'un avec les mères, qui ne sortent pas plus d'une heure, et l'autre avec celles qui n 'ont pas encore agnelé. Quelques unes agnellent en février seulement.

On vend la moitié petits (14 kg), l'autre autour de 28-30 kg. J'utilise l'abattoir du Vigan (un investissement public de 800 000 €) et je fais découper la carcasse pour vendre au détail en restant dans les normes (13 € le kg). Nous sommes plusieurs, associés de façon informelle sous le nom de " Bergers de l'Aigoual " , à faire de même entre Valleraugue, Sumène et Soudorgues.

En ce moment, début novembre, je finis d'arracher les oignons et on les trie le soir avec ma femme devant la TV ! C'est pas quelque chose qui me passionne mais c'est indispensable pour l'équilibre de l' exploitation. Je vends les oignons moi-même (1,80 € le kg) car les exigence de la coopérative de la Raïoulette sont trop fortes pour moi.

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