E comme "entretien"

(Marcel) Nous sommes est tous les deux prestataires de service agricole inscrits à la MSA comme " élagueur-abatteur ", nous faisons aussi du débroussaillage et de l'entretien de châtaigneraies, notre spécialité. J'ai commencé comme bucheron dans les années 80 en Lozère , puis je suis venu à Colognac et à Calviac. A cette époque, il y avait pas mal de travail d'élagage dans la châtaigneraie. Je me suis formé sur le tas, j'ai pris contact avec le Comité national de la châtaigne, j'ai rencontré des gens très compétents en matière technique et petit à petit le travail s'est affiné, le matériel de sécurité aussi, avec les cordes de rappel, les harnais, tout un équipement pour démonter l'arbre en évitant les obstacles, les maisons etc.

(Eric) J'ai fait une formation professionnelle de bûcheron en six mois, ce qui m'a permis de me mettre à mon compte. Jadis, les anciens faisaient surtout des coupes de rejets, rabattaient les cimes ou ré-équilibraient l'arbre. Mais avec le développement de la maladie de l'endothia, apparue dans les années 55-60, beaucoup d'arbres ont dépéri et, dans les années 80, et une technique " d'élagage sévère " a été adoptée pour relancer la vigueur de l'arbre et sa production fruitière. Ces travaux se faisaient déjà au Portugal et en Italie : il reste juste le tronc nu, sans une branche et si l'arbre a encore de la vigueur il va repartir et donner des fruits. Malheureusement la belle architecture ancienne de l'arbre disparaît : si on veut la conserver il faut élaguer légèrement, et régulièrement. Seulement l'arbre n'aura pas de réaction et il continuera à dépérir.

L'ONF, le Parc, le syndicat de la Forêt privée, avec qui nous avions de gros chantiers, ont moins de moyens pour faire appel à des entreprises mais mais on a eu fait des éclaircies, des dépressages de plantations de résineux, du nettoyage de "mattes", de la valorisation du châtaignier à bois. Maintenant nous faisons surtout de l'abattage de sécurité, de l'émondage ornemental chez des propriétaires privés, autour des mas. Aujourd'hui c'est 80 % de commandes privées :

De novembre à mars : élagage et abattage,

En avril : le greffage,

De mai à juillet : débroussaillage et coupe de l'herbe à la débroussailleuse à dos autour des maisons avant que les propriétaires ne viennent en vacances,

En été et à l'automne des relevés sur le carpocapse et autres parasites de la châtaignes pour l'Ulrac, puis le ramassage des châtaignes.

En général, les propriétaires n'entretiennent pas pour le plaisir, il faut un objectif :

soit autour de la maison (pour la protection contre l'incendie) et le propriétaire profite directement du résultat,

soit pour mettre des bêtes,

ou pour exploiter le bois,

sans projet précis, on se lasse vite !

Sur le canton nous sommes plusieurs équipes mais chacun a sa spécialité : nous c'est le châtaignier, d'autres vont avoir plus de matériel (broyeuse, pelleteuse, épareuse, tracteurs) et feront des clôtures, des murs en pierres sèches, du petit bâti, l'entretien des platanes en ville etc.

Aujourd'hui pour s'installer il faut une formation avant de s'inscrire à la Chambre de commerce et des métiers, les jeunes ont une prime d'installation qui leur permet d'acheter du matériel. Pour quelqu'un qui s'installerait maintenant il faut au minimum un petit camion et un broyeur, bientôt on ne pourra plus brûler. Ce broyat permet de faire du " mulching " qu'on peut mettre au pied des haies ou du Bois Raméal Fragmenté (mélange de résidus de broyage d'arbres) ou même des plaquettes pour le chauffage.

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