T comme transmission
T comme transmission

" T " comme transmission

 

L'un des facteurs de risque pour le devenir de l'agropastoralisme c'est la relation : propriétaire / fermier et la difficulté de trouver un successeur pour le propriétaire dont le fermier prend sa retraite, ou un fermage pour celui qui veut s'installer.

 

Yvon : Je suis resté fermier de La Baraquette pendant 47 ans, quand j'ai pris ma retraite j'ai proposé au propriétaire que Claude prenne la succession parce que je l'avais vu travailler avant. C'est un gros travailleur.

 

Claude : Je suis resté salarié dans une usine pendant 23 ans et en même temps je faisais des coupes de bois pour le chauffage, jusqu'à 400 t par an. Puis j'ai pris une vingtaine de vaches en 1999 et j'ai continué comme ça jusqu'en 2008 quand J-P Cerret de Calviac a pris sa retraite. Depuis j'ai 80 vaches-mères et 250 ha environ de parcours et de prairies naturelles. J'ai quitté mon emploi et c'est une décision dont je me félicite tous les jours ! Mes terrains sont à cheval sur 10 communes différentes (Bagard, Lasalle, Thoiras, St Félix de Paillères, St Bonnet de Salindrenque, Monoblet, Villesèque, Durfort, Tornac, Vabres et bientôt Ste Croix de Caderle). Ca fait à peu près vingt propriétaires... Chaque année, au mois d'août, je fais un repas chez moi où je les invite tous : l'année dernière nous étions 130 ou 150.

 

Yvon : Quand on signe un fermage il faut faire attention à qui on le donne. Et quand on prend un fermage il faut savoir rester en bonnes relations, payer ses loyers, n'avoir pas de reproches, faire des accommodements... Et puis entretenir la propriété !

 

Claude : Sur les 20 propriétaires je n'ai que deux baux à ferme, les autres peuvent s'arrêter quand ils veulent.

 

Un troupeau de 80 vaches c'est beaucoup pour les Cévennes ?

 

Claude : C'est ni trop, ni trop peu ! Autour d'Alès il y a des troupeaux bien plus gros que le mien de 350 vaches, et à Beaucaire de 700 à 800 vaches à l'engraissement ! Mais ici c'est un peu plus compliqué parce qu'il faut le partager dans de nombreuses parcelles. Et puis il faut beaucoup de foin pour l'hiver : entre Noël et la mi-Mars je donne 4 rouleaux (300 kg) de foin par jour ! L'important c'est d'arriver à en produire assez pour être tranquille et pour ca il faut arroser : je vais passer bientôt à l'arrosage par aspersion, avec compteur, sur les prés où c'est possible. Jean-Pierre Cerret l'a installé à Calviac depuis trente ans. Maintenant il y a des dispositifs modernes qui se déplacent tout seul dans le pré mais lui il passait des nuits dans sa voiture pour changer l'arrosage quand c'était nécessaire. D'accord, notre métier c'est de faire du foin mais quand même !

De toutes façons, on n'a pas le choix : on ne peut plus utiliser les béals parce qu'il y a trop d'eau qui se perd et la Loi sur l'eau l'interdit : surtout l'été, en basses eaux, quand on a besoin d'arroser justement. On est contrôlé : la Police de l'eau, le SMAGE des Gardons etc (Syndicat mixte d'aménagement et de gestion des eaux).

 

La Pac et les subventions européennes sont importants pour vous ?

 

Claude : J'ai 20 % des terres classées en plaine et 80 % en montagne. Pour les dossier PAC je paye un technicien car moi je ne m'y retrouverais pas : même lui arrive à se tromper !

 

Yvon : On ne pourrait plus faire ça aujourd'hui sans les subventions. Mais on aimerait bien faire sans ! Dans les années 1980 on n'en avait pas besoin et ça marchait mieux !

 

C'est rémunérateur ?

 

Claude : Il y a des frais : le camion, les tracteurs, le foin, le vétérinaire, l'abattoir .... et j'ai démarré tout seul, sans prime d'installation. Ca fait vivre ma famille c'est tout ce que je demande. Je fais un peu de vente directe mais pour 2 broutards l'abattoir du Vigan me demande 1250 € et il me faut investir dans une chambre froide, faire les livraisons... Ca me revient trop cher. J'ai plus intérêt à vendre sur pied.

 

Vous avez eu des problèmes avec un voisin à cause du bruit des cloches : pourquoi voulez-vous absolument mettre des cloches ?

 

Claude : Parce que je ne suis pas toujours là ! Les cloches on les met à celles qui mènent les autres. J'en mets deux ou trois, pas plus. Quand elles s'échappent, qu'une clôture est restée ouverte ou bien qu'elles ont passé à travers, il faut écouter et on les récupère plus facilement comme ça : ça n'est pas drôle de courir après les vaches avec les journées que j'aie !

 

 

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