La commercialisation des produits locaux se fait quand c'est possible par des "circuits courts" qui n'excluent rien : directement à la ferme, dans les boutiques et les supermarchés qui ont un rayon "produits locaux", sur les marchés etc. Un réseau de "Boutiques paysanes" s'est créé petit à petit qui réunit maintement 13 boutiques dont 7 dans le Gard, 3 dans l'Hérault, 1 en Lozère et 1 dans les Pyrénées-orientales.
L'une d'entre elle, "Terroir Cévennes" (à Thoiras, près d'Anduze) fêtait récemment ses vingt ans. L'un de nos témoins, Hervé Parain
(apiculteur) était parmi les fondateurs de ce qui semblait très innovant à l'époque.
Comment a commencé Terroir ?
Avant " Terroir " il y avait le " Petit marché " de St Jean du Gard, Terroir a été créé avec 24 producteurs (agriculteurs et artisans) en 1993 aujourd'hui on est 37. L'idée c'était de mutualiser l'effort commercial et de metttre en avant la production locale. La production prend déjà beaucoup de temps, il est difficile d'aller faire des marchés plusieurs jours par semaine. Le collectif sort aussi de l'isolement les producteurs : il crée du lien social.
Ca s'est vite développé ?
L'idée a fait des petits, d'abord dans le Gard : il y a actuellement 13 " boutiques paysanes " (St Hyppolyte, Ganges, Le Vigan, L'Aigual etc), il y en aura probablement 15 en 2014. Aujourd'hui la relocalisation de la production, l'achat de proximité, ont ait leur chemin. Le pari c'est de modifier les rapports à la production à l'échelle d'une petite région. Il y a vingt ans le marché avait un rôle central, aujourd'hui à part les touristes et les retraités, les autres, les actifs, n'ont pas le temps et vont au plus pratique : le supermarché. La Région Rhône-Alpes a dix ans d'avance là-dessus. Ils ont des moyens de production plus performants car leurs conditions de production sont plus faciles et leurs prix de revient inférieurs, même parfois à ceux des supermarchés.
C'est aussi une question de changement de société ?
On ne va pas continuer à faire traverser l'Europe aux produits agricoles pour alimenter les commerces cévenols ! Surtout qu'ici, dans les Cévennes, il y a encore un maillage de producteurs qui permet de s'approvisionner localement. Ce n'est plus le cas dans la plaine autour de Nîmes et d'Alès. Pourtant la viticulture bat de l'aile et les rendements en blé sont fluctuants. C'est peut-être une perspective de reconversion.
Pour continuer que faut-il faire ?
Valoriser l'infrastructure de production : l'Atelier agro-alimentaire de Florac (pour la viande), Génolhac (Verfeuille) pour les conserves végétales, La Cuma du Pendedis, la Coopérative de l'oignon doux de St André de Majencoules, l'atelier de Ste croix vallée française, l'Association Le Filon (Paillières), l'Abattoir du Vigan.
Créée en 1991, à l’initiative de 30 producteurs d’oignons doux, la coopérative avait pour ambition de valoriser les contraintes du territoire cévenol : terrasses de pierres sèches, parcelles de faibles superficies, … Aujourd’hui, elle compte plus de 100 adhérents et produit plus de 2 300 tonnes d’oignons doux, de pommes et châtaignes (chiffre d’affaires de 4,8 M). Les cultures d'oignons occupent désormais 35 ha de terrasses granitiques et schisteuses avec un effort volontariste de prise en compte des problématiques environnementales :
Premier oignon en Europe à bénéficier d’une AOC (appellation d'origine contrôlée) en 2003 et d’une AOP (appellation d'origine protégée) en 2008, l’Oignon doux des Cévennes garantit au consommateur :
La coopérative traite aussi les pommes (Reinette du Vigan), les châtaignes et les pommes de terre.
De nombreuses "Fêtes de la châtaignes" ont lieu chaque année à la période la récolte des châtaignes fraîches dans toutes les Cévennes méridionales. Le 1er novembre, la Fête de la châtaigne de Lasalle réunit les producteurs locaux et les consommateurs dans un esprit bon enfant : châtaignes, oignons, grillades, courges, confitures, etc...