"De prime abord, le réseau des drailles déconcerte par sa complexité. On peut trouver tantôt une allée très large, bien délimitée par des murettes, tantôt un vague tracé plus ou moins envahi par la végétation, tantôt une série de petits sentiers parallèles s'étendant sur une centaine de mètres. Il ne s'agit pas, comme une route, d'un chemin continu et organisé. Lorsque la draille est véritablement aménagée, c'est parce qu'elle a servi, à une certaine époque, de chemin charretier.
En réalité il existe dans les plaines et dans les garrigues tout un chevelu de voies de transhumance qui se rejoignent sur des noeuds comme le Col de Portes, le défilé d'Anduze, le col de l'Asclié, le défilé de Ganges, Montpeyroux... Une fois réunis, ces chemiins constituent de grandes collectrices qui expliquent la largeur impressionnante des drailles qui existent encore sur les massifs du Lozère et de la Margeride".
Pierre-Albert Clément, "Les chemins à travers les âges", Nouvelles presses du Languedoc.